Après les garçons la veille, c’était au tour des filles de se présenter au concours de promotion le samedi 10 novembre. Une belle journée de concours qui s’est clôturée avec la promotion tant attendue d’Heloïse Bourdon ainsi que celle de Marion Barbeau, autre favorite du public. Toutes deux accèdent au poste de première danseuse.
Deux belles promotions
Allant bien au-delà du concours, la classe des sujets a offert un vrai spectacle le samedi après-midi dans une ambiance sereine. Une vraie bulle d’air après les dernières éditions et notamment celle de mars où la pression avait pris le dessus et au cours duquel aucune danseuse n’avait été promu. Deux postes étaient en jeu, treize candidates se sont présentées (avec le retour de danseuses qui n’avaient pas passé le concours ces dernières années). Toutes, par le choix de leurs variations majoritairement classique, ont offert un beau spectacle dans des variations qu’elles avaient parfois déjà présenté mais dans lesquelles elles ont su montré leur évolution. Certaines se sont détachées plus que d’autres.. Mais l’un des grands plaisirs a été de retrouver le bonheur et la joie de danser d’Heloïse Bourdon.
La danseuse virevoltait sur scène, en musique, sur la deuxième variation d’Other Dances de Robbins. Elle semblait dans sa bulle et on la sentait profiter pleinement de ce moment. Et le Robbins lui va si bien. On avait la sensation de retrouver l’Heloise Bourdon de La Bayadère et du Lac. Elle est enfin promue première danseuse. L’Opéra aura mis du temps (la danseuse était dans la classe des sujets depuis 2010), mais c’est bon elle sort du corps de ballet. Preuve aussi que la persévérance paye.
Marion Barbeau devient également première danseuse. Une promotion également méritée pour la danseuse. À la différence d’Heloise Bourdon qui est une princesse née, Marion Barbeau a marqué les esprits dans le contemporain (Play, et surtout Iolanta Casse Noisette dans lequel elle tenait le rôle-titre), ce qui ne l’empêche pas de d’etre aussi illustré dans le classique (Gamzatt dans la Bayadère, Olga dans Oneguine, etc).
On retiendra aussi de ce concours la musicalité et la classe de Roxane Stojanov aussi bien dans l’imposée que dans sa libre (la Cigarette de Lifar). La danseuse, promue sujet lors du concours de mars dernier, est encore jeune et nul doute que l’un des prochains postes de première danseuse sera pour elle.
Super Bianca
En sachant que la classe des sujets comptera dès l’an prochain une nouvelle danseuse…. Bianca Scudamore a survolé le Concours des Coryphées. L’écart était tellement évident que le jury n’a pas pris la peine de classer les autres candidates. La jeune danseuse est tout simplement bluffante. Elle nous sort de cette ambiance de concours. Elle entre en scène d’un air détaché et enchaîne la première variation du pas de quatre du Lac de Bourmeister et ses premiers ballonnés avec une facilité déconcertante. Sa variation du printemps extraite de Four Seasons de Robbins est un régal.
On le savait déjà mais on le souligne encore et encore, cette ballerine est un petit bijou. Bianca Scudamore est entrée dans le corps de ballet en juillet 2017, promue Coryphées en mars dernier. Six mois après, elle devient sujet, avec un prix à Varna et le prix Carpeaux entre-temps. Elle ira loin. Espérons maintenant qu’elle sera plus distribuée et mise en valeur dans la saison.
Les autres danseuses n’ont pas démérité. Après son imposée et sa Gamzatti, on imagine Camille Bon en soliste. Jennifer Visocchi était piquante dans la variation de la danseuse en vert de Dances at a gathering de Robbins. Une variation très en vogue hier. Caroline Osmont a montré son tempérament dans son imposée et dans sa libre (la nuit de Walpurgis de Balanchine).
Une belle classe de quadrilles
Les quadrilles ont ouvert la journée avec la (longue) variation de Paquita dans la version de Vinogradov. Seize danseuses se sont présentées. Le jury a préféré Victoire Anquetil et Naïs Duboscq. Cette dernière a fait un concours équilibré avec sans un faute dans la variation de Grand pas classique.
Pour ma part, mes préférences allaient à Hoyun Kang. La jeune danseuse a proposé une belle imposée et a assuré dans la variation de Diane et Actéon dans la version Vaganova (imposée des sujets en mars dernier). Mais aussi à Bleuenn Battistoni qui s’est très bien sorti du difficile pizzicati de Sylvia. Seohoo Yun, remarquée dans la variation de l’Etoile de Paquita en mars, a présenté hier une impeccable Esmeralda. Awa Joannais a également fait un beau concours. Enfin, Amélie Joannidès et sa présence lumineuse ont offert une jolie interprétation de la première variation d’Emeraudes.
Encore bravo à toutes les danseuses pour cette journée de concours. Et merci d’avoir autant chaussé les pointes. Cela fait du bien de voir autant de classique.
11 novembre 2018 at 16 h 14 min
Bonjour !
Merci pour votre compte rendu très intéressant.
Je n’ai pas pu assister au concours de promotion car je n’habite pas sur Paris, et je me demandais quelle variation de Paquita était l’imposée de la classe des quadrilles. Il en existe tellement ! Je n’ai pas réussi à comprendre de laquelle il s’agissait. Si vous pouvez m’aider je vous en serais très reconnaissante 🙂 Merci beaucoup !
11 novembre 2018 at 21 h 01 min
Bonjour,
Avec plaisir. Il s’agit de cette variation : https://www.youtube.com/watch?v=2q_zN1P0CLc&feature=youtu.be&t=4m15s (à 4:27 min)
Bonne soirée