Magnétique, c’est un peu l’effet que la mention du nom de Jiri kylian a sur moi. J’aime cet univers, il m’intrigue tout en m’échappant. Pourtant, en y réfléchissant bien,  je n’ai vu que très peu de pièces du chorégraphe (Clair de Lune, Doux mensonges, Kaguyahime..). Alors voilà, quand la soirée Kylían a été annoncée cet été (en replacement de la soirée Millepied/Tudor), il m’était impensable de ne pas y aller. Trois pièces du chorégraphe étaient annoncées : Bella Figura, Tar and Feathers et Symphonie de Psaumes. Les deux dernières faisaient leur entrée au répertoire.

Ma première motivation : découvrir Bella Figura « en vrai ». Ce chef d’œuvre du chorégraphe est entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris en 2001 sur les partitions des compositeurs Luka Foss, Glan Battista Pergolese, Alessandro Marcello, Antonio Vivaldi et Giuseppe Torelli . De ce ballet, je n’avais en tête que des clichés, mélange de tuniques noires et de robes rouges, glanés dans les livres de danse ou des extraits visionnés sur Internet. Le voir « en vrai » permet encore plus d’apprécier la richesse du vocabulaire de Kylian et la beauté de ce ballet aux multiples facettes, en accord parfait avec la musique. L’un des intérêts de la soirée du 11 décembre était de voir une partie de la jeune génération aborder ces pièces, aux côtés de certains qui avaient déjà fait leurs armes dans ce registre comme Muriel Zusperreguy par exemple, particulièrement à son aise. Ève Grinsztajn y est sublime. L’adagio (sur la partition du compositeur Marcello) reste certainement mon passage favori. Mention spéciale également à Pablo Legasa  et à Sylvia Saint-Martin pour ce dernier tableau « dans le silence », où chacun leur tour, l’un des deux partenaires soulève son épaule avant que l’autre ne l’abaisse en posant sa main sur son épaule.

Saluts de Bella Figura

Saluts de Bella Figura

Tars and Feathers (qui signifie littéralement du goudron et des plumes en référence aux humiliations dans l’Ouest américain, est une métaphore de « l’insoutenable légèreté et du poids insoutenable de notre existence sur notre minuscule planète », comme l’explique le chorégraphe dans le programme (p54). Créée en 2006, c’est la pièce la plus récente de Jiri Kylian présentée lors de cette soirée. La scénographie en noir et blanc et ce piano surélevé surprennent. Alice Renavand et Hugo Marchand y forment un duo fort et intense. Sans oublier Takeru Coste ou encore Caroline Bance.

Autre ambiance encore après le dernier entracte avec la musique de Stravinsky basée sur des textes bibliques. Symphonie de Psaumes est la plus ancienne pièce de cette soirée. Elle marque une autre période du chorégraphe, au moment de sa prise de fonction au NDT. Seize danseurs partagent le même espace sans ne jamais sortir de scène. Pablo Legasa retiendra mon attention, comme Sébastien Bertaud ou Mickael Lafon. Du côté des filles, je n’oublie pas Lydie Vareilhes, excellente également.

La dernière représentation de la soirée Kylian a lieu ce soir à Garnier avec un bonus champagne à l’entracte !

Symphonie de Psaumes

Symphonie de Psaumes

Tars and Feathers

Tars and Feathers