En ce début d’année 2013, les pensées de nombreux balletomanes se tournaient le 6 janvier 2013 vers Rudolf Noureev. Figure de la danse, à l’échelle nationale, avec notamment les années passées à la tête de l’Opéra National de Paris, aussi bien qu’à l’échelle mondiale, Rudolf Noureev est une personnalité emblématique a aussi bien marqué l’histoire de la danse que l’histoire tout court.
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(c)Dominique Faget |
Noureev reste une personnalité qui fascine, et qui fascine toujours autant (et même les nouvelles générations). En russe, son nom signifie « rayon de lumière ». Un personnage, une icône, un danseur, un grand danseur rectifions… Lorsque l’on demande aux gens, qu’ils soient familiers du monde de la danse ou non, ils connaissent ce nom et quelque chose s’anime dans leurs regards. Oui, ce nom est familier. Oui, à l’époque, il défrayait la chronique : depuis sa première apparition sur la scène de Garnier avec le troisième acte de La Bayadère, ou plus tard en représentation avec les ballets du Marquis de Cuervas, ou avec Margot Fonteyn, mais Noureev était aussi un phénomène politique avec cette défection en 1961.
Certaines personnes diront peut-être que parler d’une telle personnalité alors que l’on avait à peine 5 ans lorsque ce dernier a disparu il y a vingt ans n’est pas vraiment objectif, mais lorsque l’on est passionné ne s’intéresserait-on pas à toute l’histoire de la discipline pour laquelle on s’enthousiasme?
Né à Oufa, il découvre les danses folkloriques russes, puis son chemin se poursuit et il est engagé aux ballets du Kirov où son talent sera reconnu. Il y aura ensuite cette fameuse tournée en France et un phénomène que le public parisien découvre en scène. Puis, les évènements se succèderont jusqu’à cette défection en 1961. L’histoire ne s’arrêtera pas là. Il dansera et partagera des moments intimes avec le grand danseur Erik Bruhn, puis sera engagé par Ninette de Valois à Londres où il donnera une seconde jeunesse à la grande Margot Fonteyn sur la scène du Royal Opera House. Il revient ensuite à paris et prend la direction du ballet de l’Opéra National de Paris en 1983. Apportant son savoir et ses connaissances, il y remontra les grands ballets classiques de Petipa, qu’il avait vus lors de sa jeunesse au Kirov. Ces grands ballets sont toujours donnés aujourd’hui.
Danseur, chorégraphe mais aussi s’improvisant chef d’orchestre, Noureev aura apporté de sa personne au monde de la danse. Il est connu pour la façon avec laquelle il a changé la danse en accordant une place plus importante et prépomdérante aux danseurs masculins : si l’on repense au Lac des Cygnes par exemple, dans la version de Noureev le personnage de Siegfried a plus d’ampleur que dans la version de Bourmester.
Plusieurs (grandes) étoiles ont été nommées sous sa direction parmi lesquelles on retrouve chez les étoiles féminines une certaine Sylvie Guillem (1984), suivie d’Isabelle Guérin (1985) ou encore Elizabeth Maurin (1988). Chez les étoiles masculines, Laurent Hilaire (1985) et Manuel Legris (1986).
A l’heure actuelle, parmi nos danseurs actifs, Agnès Letestu est l’une des dernières étoiles repérée par Noureev encore en action. Encore sujet, ce dernier l’avait repéré et l’avait imposé dans le rôle de Gamzatti lors de la création de La Bayadère en 1992. A noter que la danseuse Etoile prendra sa retraite en septembre prochain dans La dame aux camélias (Neumeier).
Parmi les grands ballets classiques entrés au répertoire de la compagnie et encore donnés sur la scène de l’Opéra, citons :
en 1984 : Le lac des cygnes
en 1984 : Roméo et Juliette
en 1985 : Casse-Noisette
en 1989 : La Belle au bois dormant
en 1992 : La Bayadère, dans sa version intégrale.
Depuis sa disparition, ses ballets sont donnés régulièrement sur les scènes de Bastille et Garnier, avec
Don Quichotte en décembre dernier, et la
Belle au bois dormant qui devrait être à l’affiche en
décembre 2013.
Des reportages, des livres… pour qui veut s’intéresser à la vie de Noureev, il y a de quoi se documenter et remplir sa collection personnelle.
Côté bouquins, on retrouve :
– L’insoumis d’Ariane Dolfus. Paru en 2007, une bibliographie passionnante qui relate la vie de Noureev depuis sa naissance et se consacre à chaque étape de sa carrière. (Un livre qui, à l’époque, s’était avéré être plus passionnant que mes révisions).
– Danseur de Colum McCann, une sorte de biographie romancée rappelant les grandes étapes de la vie de Noureev. Lu également, même si j’avais trouvé certains passages un peu longs, le livre reste néanmoins fort intéressant.
Pour les intéressés : d’autres livres à découvrir.
Côté documentaires consacrés au chorégraphe, on peut citer :
– Le numéro d' »Un jour, un destin », présenté par Laurent Delahousse lors de la soirée danse du 26 décembre 2012. Un documentaire qui retraçait la vie du danseur, et avait l’intérêt de faire découvrir au public des images inédites.
– Mais aussi, on peut également parler des documentaires « From Russia with Love » (diffusé sur Arte, il y a bien deux ans maintenant) ou encore « Noureev ».
L’année 2013 sera donc l’occasion de lui rendre hommage. En France, les festivités commenceront le 6 mars prochain avec un Gala Hommage à Rudolf Noureev au Palais Garnier, et se poursuivront à Bordeaux le 16 mars avec un hommage puis le ballet national de Vienne dans le cadre des Etés de la Danse présenteront un hommage au grand danseur. Outre-manche, le Royal Ballet présentait le IIIème acte de Raymonda jusqu’à mi-janvier et enfin en juillet l’english national Ballet présentera également un hommage. Enfin, Noureev sera également à l’honneur en Australie, en Italie et en Russie ainsi qu’en Autriche.
En savoir plus : Site de la Fondation Noureev.
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