Evènement « mondain » du weekend, l’Arop fêtait hier soir ses 30 ans au Palais Garnier. Pour l’occasion, le Palais Garnier s’était illuminé avec les couleurs de l’association, rouge et or. Le tapis rouge, sur lequel défilaient robes classes et chic, et robes plus ou moins farfelues, était également de sortie.
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Opéra Garnier, samedi 20 novembre |
Depuis le 14 mai dernier, lors de la pré-générale de La Bayadère où tous les membres étaient conviés, le directeur de l’Arop, et Brigitte Lefèvre annoncaient déjà cette soirée. Bien entendu, nous nous attendions tous à un programme chorégraphique prestigieux et à des prix relativement exhorbitants: côté prix nous ne fûmes pas déçus, mais en ce qui concerne le programme côté chorégraphique, nous nous attendions à « mieux ». Malgré ces prix élevés, à l’idée de revêtir robe de soirée et talons hauts, j’y suis tout de même allée…
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Grand escalier |
Hier soir, le spectacle avait aussi bien lieu du côté du grand escalier que dans la salle. Palmiers, orchidées avaient envahi le grand escalier. La garde républicaine était également présente. Le souper, qui clôturait cette soirée de gala avait été installé dans le Grand Foyer de l’Opéra . A l’entracte, un cocktail était proposé, la guerre aux petits fours était déclarée. Cette soirée était divisée en deux parties: une partie chorégraphique et une partie lyrique.
Cette première partie chorégraphique débutait par le traditionnel défilé du ballet. C’est donc la Marche des Troyens de Berlioz qui a ouvert la soirée. Ambiance beaucoup plus froide pour ce défilé, rien à voir avec l’ambiance du défilé à l’ouverture de la saison où l’on peu grâce à l’applaudimètre bien remarquer les danseurs les plus appréciés. Hier soir, cela n’avait rien à voir: plus « coincés », les applaudissements ne se faisaient vraiment ressentir pour le doyen des Etoiles, Nicolas LeRiche et pour la « doyenne », Agnès Letestu. Le public amateur d’art lyrique se serait-il ennuyé pendant ces quinze minutes, pourtant si magiques? En revanche, les amateurs de ballet ne s’en lassent pas. Cela fait toujours plaisir de voir défiler les Isabelle Ciaravola, Dorothée Gilbert, Mathias Heymann, Karl Paquette, Mathieu Ganio. et tous les autres..
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Le Défilé |
Après une petite intervention de Stéphane Bern, ce dernier « animait » cette soirée, Dorothée Gilbert et Alessio Carbone se sont élancés sur le célèbre Tchaïkovski Pas de deux. J’aime beaucoup ce pas de deux, d’une part par la musique, tirée d’une ancienne version du Lac des Cygnes, mais également par la chorégraphie, très enjouée et assez technique. C’est un très bon divertissement, bien approprié pour un gala. A l’origine Mathias Heymann devait danser aux côtés de Dorothée Gilbert, mais suite à une mauvaise blessure, c’est Alessio Carbone qui l’a remplacé. Dorothée Gilbert a à nouveau montré toute l’ampleur de sa technique, son enthousiasme, sa vivacité et sa complicité avec Alessio Carbone ont donné vie à ce pas de deux.
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Dorothée Gilbert et Alessio Carbone |
Puis, c’était au tour d’Agnès Letestu et de José Martinez d’incarner Paquita et Lucien d’Hervilly pour le Grand Pas de Paquita. Sans décor, mais seulement avec un fond orangé, le Grand Pas était un peu dénaturé: le grand escalier manquait. C’était dommage car le décor permet de se plonger dans l’ambiance du Grand Pas et de le rendre un peu plus grandiose. Un peu « déjà vu », cela fait à peine quinze jours que la série de Paquita s’est achevée, pour les amateurs de ballet, cela sonnait un peu comme une « redite », même si la distribution restait inédite pour cette saison. Agnès Letestu était très classe et impérieuse, montrant qu’elle maîtrisait encore le rôle et qu’elle se donnait pour le public. José Martinez, à l’allure princière, avait arrangé sa variation à la « Martinez ». Du côté, du corps de ballet, les danseuses étaient plus que souriantes: on distinguait les Charline Giezendanner, Heloïse Bourdon, Sarah Kora Dayanova..
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Paquita, Grand Pas. Agnès Letestu et José Martinez
(c) Une passionnée |
Le programme chorégraphique se clôturait par le célèbre Boléro de Ravel, interprété par le grand Nicolas Leriche. Inutile de dire que ce Boléro, comparé aux autres extraits de ballet ou pas de deux, à remporter un franc succès. La première fois que j’ai vu le Boléro, j’ai comme reçu un choc: frisson, chair de poule, l’émotion qui m’a envahi ce jour là était indescriptible. Hier soir, ce sont les amateurs d’art lyrique qui furent face au Boléro. Grandiose, entraînant, envoûtant, Nicolas Le Riche a de nouveau montré tout son talent, et tout son génie!
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Nicolas Le Riche
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En résumé, cette soirée était plus placée sous le signe des artifices et de la décoration que sur la richesse et la diversité du programme chorégraphique. Une soirée un peu pauvre sur le plan chorégraphique, même si les danseurs ont tout fait pour la rendre la plus savoureuse possible. Des pas de deux ou extraits de ballets plus inédits auraient été les bienvenus. Dommage également que le défilé n’ait pas été accueilli plus chaudement.
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29 novembre 2010 at 7 h 34 min
j'ai longtemps hésité à aller à cette soirée puis les tarifs m'ont dissuadée.
Mais rien que pour le Boléro je suis certaine que ça valait le coup!