Le Ballet de l’Opéra de Paris inaugurait sa saison 2016-2017 ce lundi 26 septembre avec une soirée mixte mêlant quatre pièces dont trois créations et une entrée au répertoire.

En guise de préambule, le public était convié une heure avant le début du spectacle pour se plonger dans l’univers du chorégraphe Tino Sehgal, avec quelques propositions du Grand Foyer jusqu’à la galerie du glacier. L’attendu Défilé du Ballet ouvrait cette soirée pour le plus grand plaisir des balletomanes qui n’avaient pu le voir l’an dernier.

Cette soirée mixte s’ouvrait avec In Creases de Justin Peck. Entré au répertoire du ballet la saison dernière, ce court ballet met en valeur la danse incisive d’Hannah O’Neill et de Marc Moreau qui excelle toujours dans ce registre. Il y a de jolis élans, mais cela manque de rythme. Une entrée en matière agréable dans cette soirée.

Saluts de In Creases

Saluts de In Creases

Reprise de la saison dernière, le Blake Works I de William Forsythe sur la musique électro de James Blake poursuivait les festivités. Deux mois et demi après son entrée au répertoire, la pièce fait toujours son effet et donne le plein d’énergie. Les tableaux Forest Fire, Color in anything, i hope my life et Two men down restent parmi mes favoris. Ce dernier met particulièrement en valeur les lignes et la technique acérée d’Hugo Marchand. Pablo Legasa, Paul Marque et Jérémy-Loup Quer ne sont pas en reste. Ludmila Pagliero ou encore Léonore Baulac s’illustrent également.

Blake Works I

Blake Works I

Blake Works I

Blake Works I

Après l’entracte, place aux deux nouvelles créations. La première est signée Crystal Pite, chorégraphe canadienne dont je connaissais peu le travail. N’ayant pu assister à la répétition publique du 10 septembre (pour motif de Belle au bois dormant), j’étais curieuse de découvrir son travail. Que ce soient la chorégraphie, la scénographie ou la musique – une version des Quatre saisons de Vivaldi réadaptée par Max Richter- , The Seasons’Canon interpelle du début à la fin. Organique, à mi-chemin entre Béjart et Pina, cette pièce est intense, d’une rare beauté.Cette création est forte et ne peut laisser indifférent. Le rideau s’ouvre sur ces danseurs aux corps ondulants. Marie-Agnès Gillot est extraordinaire, Eléonore Guérineau superbe dans son solo, François Alu se livre entièrement, Ève Grinsztajn et Alessio Carbone proposent un duo esthétique. L’association habile des jeux d’ombres et de lumières magnifie le mouvement. Parmi mes passages favoris, je retiens celui où les danseurs sont alignés face à la scène et qu’entre ombre et lumière, ils se dédoublent, ou quand leurs ports de bras semblent se multiplier à l’infini et se perdre dans le fond de la scène. Aux saluts, c’est une ovation. Un grand bravo à la chorégraphe et à ses cinquante quatre danseurs.

En revanche, j’ai plus de réserve sur la seconde création et dernière pièce présentée en fin de soirée intitulée « Sans titre » de Tino Sehgal. Les jeux de lumière amusent au départ, le rideau de scène qui se soulève puis s’abaisse subitement. Les danseurs rejoignent finalement la salle éclairée pour danser face au public, avant de gagner le grand escalier pour quelques vocalises.. Une pièce dispensable qui n’est pas judicieusement placée, surtout après le choc Pite ! On prendra la poudre d’escampette donc, pour préserver l’émotion de ces Seasons’Canon. Mais quelle claque…!

Crystal Pite aux saluts

Crystal Pite aux saluts

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Garnier debout après The Seasons’Canon